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Volkswagen s’extirpe du Xinjiang mais est de plus en plus dépassé en Chine

Située dans la banlieue ouest d’Urumqi, l’usine était devenue un cas d’école de la sensibilité pour les marques occidentales des affaires en Chine. Volkswagen a finalement annoncé, mercredi 27 novembre, la vente de son site industriel de la capitale du Xinjiang ainsi que d’une piste d’essai de véhicules en zone désertique, à 240 kilomètres de là, dans cette région connue pour la répression de la minorité ouïgoure.
Le géant allemand avait ouvert le site industriel d’Urumqi en 2013, adossé au partenaire chinois avec lequel la législation le contraignait à opérer, le groupe automobile étatique de Shanghai SAIC, pour y assembler un modèle à l’époque symbole d’un certain statut social, la Santana. La présence de lignes de production occidentales dans cette zone de l’extrême Ouest chinois est devenue difficile à défendre, après qu’a été mis en place, à partir de 2016, un système massif de camps d’internement.
Probablement 1 million de membres des minorités musulmanes de la région y ont été envoyés dans le cadre d’une politique d’endoctrinement systématique en réponse à une série d’attaques terroristes. Le recours au travail forcé pour ne laisser aucune chance à l’oisiveté, après la phase de détention pour rééducation, a encore complexifié l’équation des entreprises présentes sur place.
En 2019, l’évolution du marché avait amené Volkswagen à cesser l’assemblage dans cette usine pour la consacrer aux essais techniques, le personnel y passant de 650 employés à 197. Cette même année, la Süddeutsche Zeitung révélait un « accord de bon voisinage » avec la police prévoyant une « formation patriotique » et un « entraînement militaire » à des travailleurs de l’usine, qui employait un quart de Ouïgours. Le groupe de Wolfsburg était la plus importante multinationale dans la zone, il était critiqué par des associations de protection des droits et la communauté ouïgoure en exil pour avoir commandé un audit social ne restant qu’en surface pour conclure à une absence de problèmes.
Puis, en février 2024, une enquête du chercheur à l’origine d’une part importante des révélations sur la situation au Xinjiang, Adrian Zenz, publiée avec le quotidien économique Handelsblatt, racontait comment des Ouïgours du sud de la région ont été transférés par le sous-contractant du chantier de l’immense piste d’essai, proche de la ville de Tourfan, sous prétexte de politique d’éradication de la pauvreté. Ils y sont apparus en uniformes militaires, en 2017 et en 2018, au pic de la répression, avec des séances idéologiques avant les heures de travail.
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